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Page:LeMay - L'affaire Sougraine, 1884.djvu/89

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l’affaire sougraine

— Laissez donc ! y a-t-il jolie fille sous pareille pelure ? j’appelle cela une pelure, moi !

— Lui n’est pas trop mal, observa une longue jupe allongée sur le tapis comme un chien au pied de sa maîtresse.

— Lui ! c’est un beau garçon, mais… ses manières ne sont pas des plus dégagées.

— C’est mal à D’Aucheron de n’être pas plus difficile dans le choix de ses invités. Quant à moi, je ne suis pas vaniteuse, cela ne m’offusque point ; mais il y a ici des députés, un ministre, et ces hommes-là doivent être respectés.

— D’autant plus que le ministre, m’a-t-on assuré, — devient ce soir le fiancé de mademoiselle Léontine. C’est le prétexte de la fête.

— Qui vous a dit cela ?

Cela c’est su par les domestiques. Ils connaissent tout, les domestiques et ces gens là sont créés et mis au monde pour vendre les secrets de leurs maîtres.

— Voilà pourquoi D’Aucheron demandait au ministre, il y a un instant, comment il trouvait sa petite Léontine.

Le quadrille fini, les dames furent respectueuse-