Page:LeMay - L'affaire Sougraine, 1884.djvu/95

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
97
l’affaire sougraine

« J’entends bien le bruit de la meule mais je ne vois pas la farine, » observa le père Duplessis en aparté.

— Le ministre a raison, dit le notaire, l’économie est la grande loi qui sauve les nations comme les individus.

— Il existe un mal certain, risqua un autre, un jaloux : Le trop grand nombre d’employés.

— Pour cela, c’est vrai, répondit une voix nouvelle ; nous nourrissons à ne rien faire un tas de fainéants.

— Nous allons mettre ordre à cela, fit le ministre, se rengorgeant. La question — qui est une des grandes questions sociales — est à l’étude depuis mon arrivée au pouvoir, et il a été décidé, à la dernière réunion du conseil — je puis bien le dire, puisque la chose sera connue officiellement dès demain — il a été décidé, messieurs, de renvoyer tous les serviteurs inutiles. C’est ainsi qu’un chef de maison agit, n’est-ce pas ? il renvoie les serviteurs dont il n’a plus besoin.

— Quand leur engagement est terminé, répliqua le docteur.

— Les employés, reprit le ministre, ne sont maintenus que durant le bon plaisir des autorités.