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Page:LeMay - Picounoc le maudit (2 tomes en 1 volume), 1878.djvu/117

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PICOUNOC LE MAUDIT.

vers le couple heureux, puis s’arrêta comme s’il eut regretté de s’être trahi…

— As-tu entendu, dit Picounoc ?

— Oui, répondit une voix de femme, quelqu’un vient, je crois, sauvons-nous !…

— Non, restons, mais ne disons rien, écoutons encore.

Ils écoutèrent longtemps, mais le silence était profond. Djos se tenait immobile à quelques pas.

— Il n’y a personne, reprit Picounoc, c’est une pomme qui est tombée de l’arbre, ne crains rien, Noémie. Enveloppe-toi dans ton châle à cause du serein. Appuie ta tête sur mon bras ma bien-aimée. Il faut que je voie tes beaux yeux noirs, ne serait-ce qu’un moment.

Alors il frotta sur une pierre une allumette chimique. À la pâle lueur qui s’épandit sous les rameaux, Djos vit, enveloppée dans le beau châle de soie aux roses entrelacées, une femme à demi-couchée sur la pelouse, les pieds perdus sous les touffes de treffles et la tête appuyée sur le bras de Picounoc… Au même instant Picounoc, soulevant le coin du châle qui voilait la tête de cette femme, imprima sur