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PICOUNOC LE MAUDIT.

était de bois. Personne ne peut dire d’où il vient, ni comment il s’appelle. On l’a baptisé du nom de grand-trappeur. Tous les blancs l’aiment et le respectent ; tous les indiens le craignent.

— J’ai entendu parler de cet homme souvent, et je sais, à son sujet, une histoire assez intéressante, reprit Paul.

— Je l’ai vu à l’œuvre dernièrement encore, au lac Supérieur. Battefeu ! c’est lui qui vous règle vite une affaire ! Le Hibou-blanc en sait quelque chose, ajouta Baptiste.

— Le Hibou-blanc ! que lui a-t-il fait ! dis donc !… Dic mihi Dameta.

— Raconte-moi d’abord l’histoire dont tu viens de parler.

— Volontiers, Baptiste.

Et l’ex-élève, que mes lecteurs ont sans doute reconnu, raconta ce qui suit :

— Un jongleur de la tribu des Couteaux-jaunes rencontre, un jour, la fiancée du chef des Litchanrés, Porc-Épic — il y a sept ans de cela — et veut avoir son amour. Cette femme, veuve et mère d’une fille, venait d’être convertie et baptisée, à la mission de St. Joseph.