Page:LeMay - Picounoc le maudit (2 tomes en 1 volume), 1878.djvu/139

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
141
PICOUNOC LE MAUDIT.

— Fais ton acte de contrition.

Le jongleur leva sur le trappeur un regard épouvanté. Pierre Robitaille riait. Les doigts de fer du grand-trappeur touchèrent la gorge du méchant qui se mit à râler et à faire de la tête un signe d’acquiescement. Les doigts s’ouvrirent un peu.

— Je vais enlever le sort… murmura le jongleur…

Et alors il fixa sur la femme un regard chargé de mépris et de haine.

Aussitôt Satalia poussa une clameur profonde !…

— Mon Dieu ! où suis-je ? Qu’ai-je fait ? s’écria-t-elle…

Et fondant en pleurs elle retourna dans sa cabane. Son fiancé venait d’expirer. Elle voulut se tuer elle-même, mais on réussit à l’en empêcher.

Le missionnaire lui apporta l’espérance. Elle avait la contrition déjà. Et puis, qui peut dire la somme de liberté qui reste à l’âme ainsi soumise à un maléfice ? L’infortunée mourut de désespoir un an plus tard, laissant sa fille orpheline.