Aller au contenu

Page:LeMay - Picounoc le maudit (2 tomes en 1 volume), 1878.djvu/141

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
143
PICOUNOC LE MAUDIT.

tendait, que fit-il ? Nul ne le saura jamais. Mais il dut prier et attendre, dans l’angoisse, la volonté de Dieu, car il était bon chrétien.

Je me suis bien vengé de celui-ci ! pensait le jongleur, à l’autre maintenant ! Quand le grand-trappeur revint et connut le sort de son malheureux ami, il eut un désespoir lugubre. Il se douta bien de quel côté venait la vengeance. Il déblaya la grotte et trouva le cadavre de son ami. Il fit une croix avec deux bâtons de cenellier nain, et l’appuya contre la paroi de la caverne, à l’endroit où se trouvaient les restes sacrés de celui qui avait été son ami fidèle…

Après ce récit les deux chasseurs demeurèrent quelques instants muet. L’ex-élève prit le premier la parole :

— Et tu le connais bien, toi, le grand-trappeur ?

— Battefeu ! si je le connais ! Nous avons fait plusieurs voyages ensemble, et la plus franche amitié nous unit.

— Et tu l’as vu à l’œuvre ?

— Oui ! et chose singulière, c’est qu’il s’agit encore du même jongleur canaille devenu