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Page:LeMay - Picounoc le maudit (2 tomes en 1 volume), 1878.djvu/145

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PICOUNOC LE MAUDIT.

Les jeux durèrent bien trois heures. Ensuite le festin commença. Pendant les jeux, les vieilles femmes avaient surveillé la cuisson des gibiers et du caribou, dans les vastes chaudières, de sorte que l’appétit violemment surexcité, put, sans retard, être satisfait. Le chef des Couteaux-Jaunes devait prendre la première place, comme le voulaient son âge et sa qualité. Il se leva pour aller, à la façon des visages pâles, inviter une des femmes à s’asseoir à ses côtés à la table, c’est-à-dire à terre, sur des feuilles, autour du chaudron. Naskarina rougit de plaisir en le voyant s’avancer vers la belle Iréma, car elle était certaine, maintenant, de s’asseoir auprès de Kisastari. Naskarina était la rivale d’Iréma. Cette fille — je l’ai vue — a la mine un peu friponne et elle est jalouse. On disait que le Grand-Esprit ne devrait pas la donner à Kisastari, mais à un guerrier peureux, pour qu’il expiât sa honte. Car une femme jalouse c’est un rude boulet à traîner, paraît-il. Je n’en sais rien, toi non plus, puisque nous sommes encore garçons tous deux, Dieu merci ! Alors…