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Page:LeMay - Picounoc le maudit (2 tomes en 1 volume), 1878.djvu/150

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PICOUNOC LE MAUDIT.

— Oui, Baptiste, hoc advenire

Un hurlement parti d’en bas coupa en deux sa phrase latine. Les sauvages arrivaient ; la nuit aussi, par bonheur, et les ombres s’épaississaient vite sous les rameaux.

— Guerriers, dit le chef indien, vous êtes donc moins agiles et moins rusés que les blancs ? Quand les blancs nous poursuivent, ils nous trouvent toujours, et vous, vous les laissez s’échapper comme des renards mal pris dans les pièges.

— Chef courageux, dit un des guerriers, nous ne voulons pas rabaisser le courage des visages pâles, parceque tu le connais mieux que nous, toi qui as été blanc autrefois ; mais les guerriers des bois ne sont pas peureux, et ils savent encore scalper leurs ennemis.

— Un blanc ! ne put s’empêcher de murmurer Paul, du haut de sa cachette, c’est le chef des Couteaux-Jaunes…

— Un blanc ! fit Baptiste, comme un écho.

Les guerriers indiens n’entendirent point la faible exclamation des chasseurs perchés sur les rameaux du sapin. Réunis autour de leur