Aller au contenu

Page:LeMay - Picounoc le maudit (2 tomes en 1 volume), 1878.djvu/16

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
18
PICOUNOC LE MAUDIT.

En parlant ainsi des deux fiancés suivirent, côte à côte, le bord du chemin qui conduit à l’église.

— Il dit cela, le misérable ! il ose parler ainsi ? Il me le paiera, je le jure ! S’il a le malheur de remettre les pieds à la maison, gare à lui !

— Il avait bien l’air d’un homme qui ne ment pas.

— L’hypocrite ! Les hypocrites, Aglaé, ce sont les plus dangereux de tous les méchants, parcequ’ils ont l’air bon et que l’on ne se défie pas d’eux… Dire que je t’épouse pour ton bien, quel mensonge ! Tiens ! renonce à ta dot ; je veux t’épouser pauvre afin que tu saches bien comme je t’aime. Moi passer pour un avare, pour un garçon trompeur et malhonnête !… ah ! tu me causes de la peine, Aglaé ! Je n’ai donc plus ta confiance ? Tu crois donc que l’ex-élève est plus franc que moi ?… Aglaé, si quelque jeune fille venait me dire du mal de toi, je les… Ah ! c’est affreux…

Et la voix nasillarde de Picounoc était devenue sifflante comme une voix de vipère.