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Page:LeMay - Picounoc le maudit (2 tomes en 1 volume), 1878.djvu/20

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PICOUNOC LE MAUDIT.

— Entrons, nous causerons de cela en mangeant la soupe.

Ils entrèrent. Noémie déposa un baiser sur le front de son mari, qui lui en rendit deux, et l’un et l’autre se penchèrent sur le berceau de l’enfant qui souriait en dormant, parceque, sans doute, son jeune esprit jouait avec les anges gardiens de la maison.

Le feu pétillait dans l’âtre et la flamme enveloppait la marmite pleine de soupe au lard. L’ex-élève s’approcha de la cheminée, comme s’il eut eu froid, et regarda, d’un œil pensif, les étincelles du foyer.

— Vous paraissez triste, Paul, dit la jeune femme, à quoi pensez-vous donc ?

— Que vous êtes heureux, vous autres ! répondit l’ex-élève.

— Marie-toi, reprit Djos, prends une gentille petite femme comme la mienne, et tu seras heureux.

— Emmélie vous apportera le bonheur, qu’attendez-vous ? ajouta Noémie.

— Emmélie ! Emmélie !… exclama l’ex-élève en branlant la tête…