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Page:LeMay - Picounoc le maudit (2 tomes en 1 volume), 1878.djvu/211

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PICOUNOC LE MAUDIT.

ombre plus fraîche. Et, sous l’ombrage agréable, dans cette atmosphère de lumière et de joie, loin du bruit de la foule, Victor et Marguerite qui n’avaient plus de secrets l’un pour l’autre, gazouillaient amoureusement, les regards suspendus aux regards, de l’ivresse plein le cœur, de l’amour et du sourire sur les lèvres.

Cependant Chèvrefils le bossu n’était pas, lui non plus, mécontent. Il avait servi les intérêts de Picounoc, c’est vrai, mais en cela il avait trouvé son compte. Le motif déterminant de sa conduite était le même que pour Picounoc : L’amour. Il faut avouer que c’est un motif puissant, toujours nouveau, bien qu’aussi vieux que le monde. Le bossu aimait Marguerite. Et souvent, pour avoir la fille, il faut commencer par conquérir le père… ou la mère. Surtout quand la fille est jeune et que l’on est à la période du refroidissement ; surtout encore lorsque l’on porte sur le dos une protubérance ridicule.

Picounoc ne tenait pas à marier sa fille avec le bossu, mais il ne tenait pas non plus à laisser connaître au bossu le fond de sa pensé, et il