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Page:LeMay - Picounoc le maudit (2 tomes en 1 volume), 1878.djvu/245

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PICOUNOC LE MAUDIT.

puissante encore répondit ; les Couteaux-jaunes, la carabine au bras, s’élancèrent les premiers. Les Litchanrés soutinrent l’attaque avec courage. Des deux côtés les femmes s’étaient mises à l’écart pour laisser le champ libre aux combattants. Dès le commencement de la lutte, Kisastari aperçut dans les rangs ennemis le traître « Lièvre qui court. » Il comprit l’acte infâme de son ancien ami : Depuis quand, lui cria-t-il, les Litchanrés sont-ils assez traîtres pour combattre la tribu de leurs pères ?

— Depuis que Kisastari est assez insensé pour mépriser les conseils de sa tribu et rechercher l’amour d’une fille qui n’est pas digne de lui ! répliqua le « Lièvre qui court. »

Au même instant les deux indiens, jetant leurs fusils, tirent des pistolets de leur ceinture et s’élancent l’un sur l’autre. Les balles sifflent et s’enfoncent dans l’écorce résineuse des sapins, les deux guerriers s’approchent toujours et le feu roule bien nourri.

Le jeune chef est blessé, car le sang coule le long de son bras et jusque sur sa main ; mais il ne faiblit point et semble ne pas s’en apercevoir.