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PICOUNOC LE MAUDIT.

souviens de ce temps-là et de ces gens aussi. C’est étonnant que je vous aie oublié.

— Cela ne m’étonne pas du tout moi. Plusieurs de ces pauvres diables ont mal fini. Racette et le docteur au sirop ont goûté du pénitencier.

— Pas longtemps. Ils se sont évadés en tuant leur gardien.

— Vraiment ! Et les a-t-on pincés ?

— Nous n’avons plus entendu parler d’eux. C’étaient deux fins matois, allez !

— Et Charlot ? et Robert ?

La Louise hésitait. La vieille répondit : Ah ! Seigneur ! il y a longtemps qu’ils ont déguerpi et gagné les lignes.

— Toujours prudente, la mère, dit le bossu ! Ils seront contents de vous, quand je leur dirai cela. Ils sont ici, du moins ils devaient y être, puisqu’ils m’y ont donné rendez-vous.

— Ils vous ont donné rendez-vous ici ?

— Ici même, chez la mère Labourique.

— Et pourquoi ?

— Ah ! secret d’état… Ils arrivent de Lotbinière, vous le savez peut-être, peut-être