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PICOUNOC LE MAUDIT.

— Victor, parbleu ! le garçon de la veuve.

— C’est une idée que tu as là, Dumais.

— Pourtant, dit un autre, il paraît que M. Chèvrefils, a déclaré l’autre jour, chez Madame Fleury, qu’il était fiancé avec Marguerite Saint Pierre, et que son mariage aurait lieu avant longtemps.

— Si le bossu se met dans la tête, ou dans le cœur, d’avoir Marguerite, le diable ne saurait y mettre obstacle.

— Il a la bosse de la persévérance, cet homme-là.

— Oui, et c’est sa moindre.

Le jour de la vente arriva. Les citoyens se rendirent en grand nombre à l’église où se faisait la criée. Plusieurs avaient l’intention d’acquérir cette belle propriété, pour eux-mêmes ou pour leurs garçons en âge de s’établir. Trois habitants avaient fait le voyage de la ville pour s’assurer de la somme d’argent nécessaire dans le cas où la terre leur serait adjugée. L’un s’était adressé à Monsieur Larivière, le second à M. Venner ; l’autre, plus heureux, n’avait pas trouvé de prêteur. L’encanteur lut les conditions de la vente, et chacun écouta des deux oreilles.