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Page:LeMay - Picounoc le maudit (2 tomes en 1 volume), 1878.djvu/313

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PICOUNOC LE MAUDIT.

— Picounoc ! c’est Picounoc qui l’a achetée ! il paraît que le voilà grand propriétaire !

Comme le prix de vente rencontrait les frais et les créances du bossu, la vente fut suspendue, et la terre à bois ne fut pas mise à l’enchère.

Cette journée fut bien triste pour Noémie et pour Victor, le jeune avocat. Victor s’était donné bien du mal pour trouver de l’argent, et empêcher le bien paternel d’être vendu par le shérif, mais il se heurta contre des cœurs insensibles ou indifférents. Il eut toutefois un éclair d’espérance ; l’un des notaires agents qu’il vit, lui fit croire que le prêt serait bien possible, si les renseignements qu’il donnait étaient exacts ; et Victor savait qu’il n’avait pas même fait valoir toutes les raisons qu’il avait d’emprunter, ni toutes les garanties qu’il pourrait offrir. Le notaire écrivit à une personne de Lotbinière qu’il connaissait bien, pour lui demander s’il y avait quelque risque à prêter trois cents louis à la veuve Letellier. Le jeune avocat attendait la réponse avec impatience, car il connaissait cette démarche du notaire. La réponse arriva. La voici :

Ne prêtez pas plus de deux cents louis, vous