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Page:LeMay - Picounoc le maudit (2 tomes en 1 volume), 1878.djvu/333

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PICOUNOC LE MAUDIT.

guides revenaient à marche forcée vers la petite île où se mourait le grand-trappeur. Ils regrettaient amèrement leur crime, et tremblaient de ne pouvoir le racheter. Ils arrivèrent le soir du troisième jour après leur départ. Les canadiens avaient passé le matin. Ils reconnurent les vestiges de leurs pieds, et en éprouvèrent de la joie, car ils se dirent : Les frères sont venus le sauver. Ils coururent à la grotte. Elle était ouverte : Le Grand-Esprit est juste, s’écrièrent-ils, le Grand-Esprit est miséricordieux, il nous pardonnera. Alors ils reprirent leur course vers le nord, et, le quatrième jour, ils rejoignirent la tribu, et racontèrent ce qu’ils avaient fait, sachant bien que tôt ou tard leur action serait connue.

En tombant devant la croix, le grand-trappeur remarqua dans le rocher, une fente large qu’il n’avait jamais aperçue auparavant. Ses regards s’étaient habitués à l’obscurité. Dans cette fente reluisait presque un objet d’une blancheur mat. Il tendit la main pour atteindre cet objet. Ô joie ! c’était une corne de poudre, remplie encore, celle de l’infortuné Robitaille. Le grand-trappeur la reconnut bien : Merci, mon Dieu ! dit-il. Il la boucha