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PICOUNOC LE MAUDIT.

— Je me consolerai puisque je vous ai sauvé la vie, même en perdant le bonheur et la liberté.

— Que veux-tu dire, Iréma ?

Le prêtre répondit : Elle a promis d’épouser le chef, s’il vous rendait la liberté…

— Le traître ! gronda le grand-trappeur, il avait embusqué ses guerriers pour m’assassiner.

Un frisson d’horreur courut dans l’assemblée.

La jeune religieuse, revenue de son évanouissement, mais encore livide de surprise et de peur, écoutait en frémissant les révélations de toutes sortes.

— Tu es libre, dit le missionnaire à la jeune Iréma, tu peux épouser le mari de ton choix.

La jeune fille, folle de joie, se jeta dans les bras de la sœur St. Joseph.

— Vous, Hibou-blanc, continua le missionnaire, reprenez votre nom de José Racette et allez vous faire pendre ailleurs.

— Racette ! José Racette ! hurla le grand-trappeur.

— Eh bien ! oui ! repartit le renégat avec cynisme, ce nom-là te fait-il peur aussi ?