Page:LeMay - Picounoc le maudit (2 tomes en 1 volume), 1878.djvu/61

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
63
PICOUNOC LE MAUDIT.

— Pour qui l’a-t-elle fait venir ? parle ! répéta-t-il avec terreur.

— Ce n’est que ce matin que j’ai surpris le secret ; j’aurais mieux fait de ne rien révéler ; mais enfin tu vas voir que je suis un ami sincère, et que je sais ce que je dis quand je dis quelque chose.

— Djos rageait comme un cheval enchainé qui ronge son frein.

Picounoc tira de la poche de sa veste un petit billet soigneusement plié et le remit à Joseph.

— Lis ceci, dit-il connais tu cette écriture ?… ce nom ?

— C’est l’écriture de ma femme… Noémie ! voilà son nom.

Et il tremblait comme un vieillard, car il s’attendait à quelque terrible révélation. Il lut :

Ma chère Emmélie.

Votre frère se marie. La noce ne sera pas forte, mais j’espère que le bonheur des époux sera grand. Essayez la distraction une fois encore. Il faut le revoir, cela vous est si doux. Mon Dieu ! on ne voit jamais trop ceux que