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Page:LeMay - Tonkourou (nouvelle édition de Les Vengeances), 1888.djvu/77

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xix

LE QUATRE-SEPT

Le ciel était couvert par une immense nue
Et la neige roulait sur la campagne nue,
Ensevelissant tout comme le flot montant.
Chez le père Lozet plusieurs vieillards, pourtant,
Des amis, des voisins, faisaient la causerie,
Pendant que les chevaux piaffaient dans l’écurie.
C’étaient les deux Boisvert, Vidal et Poudrier,
Anselme Mathurin, un habile ouvrier,
Et Bélanger l’ancien, vaillant octogénaire
Qui tous les jours encor découpait, d’ordinaire,
Dans le frêne pliant sa paire de sabots,
Qui fièrement portait la tresse et les jabots.

Une douce gaîté déride leur vieillesse :
Le jeune âge à leurs yeux perd de sa gentillesse.