Aller au contenu

Page:LeMay - Tonkourou (nouvelle édition de Les Vengeances), 1888.djvu/81

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

xx

PÈRE ET FILLE

L’un des joueurs reprit :
— Auger, pour nous distraire,
Nous deux à qui le sort des cartes fut contraire,
Faites nous le récit commencé l’autre soir…

— Et qu’il fallut suspendre, afin de courir voir
Le pauvre ami Sivrac tué par quelque lâche.

— Ah ! vous me demandez une assez rude tâche,
Répondit le pilote aux deux joueurs vaincus ;
Je le ferai pourtant ; mais soyez convaincus
Qu’à ce récit mon cœur jamais ne s’accoutume.
Ce souvenir lointain garde son amertume :
Mon âme tour à tour s’y plaît et s’en défend.