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Page:LeMay - Tonkourou (nouvelle édition de Les Vengeances), 1888.djvu/91

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tonkourou


En ce moment-là même arrive le pilote :
Il voit sa douce enfant qui s’éloigne et sanglote.

— Elle pleure ? fait-il, en regardant Lozet.
Quel est donc son chagrin ? Est-ce que l’on osait…

Et Jean, tout aussitôt, d’un ton plein d’amertume :

— On n’ose rien de plus, Auger, que de coutumé,
Et l’on fait son devoir toujours. C’est mon enfant…
Notre enfant à tous deux. Or, le curé défend,
Et la défense est juste en ce cas il me semble,
Entre les jeunes gens qui demeurent ensemble,
Les entretiens d’amour, les tendres liaisons.

— J’entends parfaitement vos pieuses raisons.
Vous voulez que d’ici le capitaine sorte ?

— Me suis-je donc jamais exprimé de la sorte ?
Je veux unir Louise, et sans retard l’unir
À ce noble garçon dont vous devez bénir,
Le capitaine et vous, l’héroïque courage.

— Parlez-vous de Ruzard ?
— Il est dur à l’ouvrage,
D’une santé de fer, économe, appliqué…