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Page:LeNormand - La plus belle chose du monde, 1937.djvu/11

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I

Aux yeux noirs, aux yeux gris, aux yeux bleus et gentilles.« Aujourd’hui, le salon est plein de jeunes filles,
Aux yeux noirs, aux yeux gris, aux yeux bleus et gentilles. »

Albert Lozeau


Ce soir-là, elles veillaient chez Monique. Depuis quelque temps, sous prétexte d’examens à préparer, une fois par semaine, elles se réunissaient chez l’une ou chez l’autre. Dans deux mois, elles auraient terminé leurs études. Toutes les quatre s’en réjouissaient. Elles n’étaient pourtant pas paresseuses, elles avaient l’esprit ouvert, avide, mais qu’elles étaient lasses des règlements à suivre, lasses d’être petites filles. Les romans leur donnaient un avant-goût de la vie. Impatientes, curieuses, ardentes, elles aspiraient à sortir au plus vite de leur chrysalide.

Lucette était arrivée la première. Elle ressemblait à une montre qui avance ; elle ne pouvait se corriger d’arriver trop tôt. Nicole, au contraire, ne parut que dix minutes après l’heure fixée. Et Claire ne se montrant pas, Monique murmurait :