Aller au contenu

Page:LeNormand - La plus belle chose du monde, 1937.djvu/13

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

— La plus belle chose du monde, mais c’est l’argent, mes pauvres !

— Horreur !

Le mot jaillit du fond du cœur des trois autres. Lucette prit doctoralement la parole. Elles semblaient vraiment préparer un examen.

— Avoue, ma petite Monique, avoue : tu aurais toutes les richesses, tous les trésors matériels, les plus belles maisons, les plus merveilleux bijoux, et des chevaux, et une voiture, tu ferais les plus beaux voyages, et pourtant tu ne serais pas plus heureuse, s’il te manquait…

Et nouvelle suspension des mots, nouveau silence.

Monique s’acharna :

— Mais la plus belle chose du monde, qu’est-elle ? Vous devez le savoir.

Lucette dit :

— C’est le contentement.

Monique rétorqua :

— Tu as pris ça dans un proverbe. Ce n’est pas ton idée. C’est une opinion de religieuse, ça vient de Mère.

Claire, la tranquille, la rêveuse Claire, commença lentement :

— Moi, je pense,… il me semble… je crois… tenez, justement aujourd’hui, j’ai lu