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Page:LeNormand - La plus belle chose du monde, 1937.djvu/157

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— XV —


Sauvage Nicole, où s’était-elle forgée ses chimères ? Elle ne voulait pas du mariage et elle laissait Alain s’éprendre d’elle ? Il en deviendrait malheureux. Et avec des phrases timides, hésitantes, elle le suppliait de conserver pure, leur amitié. Elle s’opposait aux baisers. Une chaste Diane veillait au fond de sa conscience et ne serait pas vaincue.

La sévère Nicole ressuscitait pour morigéner. Alain ne pût s’empêcher de sourire en lisant sa lettre. Mais il était ému, en même temps et l’aimait mieux. Nicole, du reste, avait raison. Il avait fait bien des avances pour un homme sans situation et sans fortune. Il lui faudrait reculer. Toutefois, il reconnaissait que jamais au monde, il n’avait aimé personne comme il aimait Nicole Lafricain.

Depuis toujours, cependant, il avait décidé qu’il ne permettrait pas à son cœur de dominer sa raison. Trop d’autres gâchaient ainsi leurs carrières. Il s’était attaché à Nicole à son insu, se laissant glisser sans y prendre garde, d’une sympathie légère à l’exquise douceur d’un senti-