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Page:LeNormand - La plus belle chose du monde, 1937.djvu/191

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XVIII


« Ce Dominique, qu’avait-il à faire de souffler pendant des années sur le feu, pour se dérober et s’enfuir au moment où il voit la flamme ? »
Sainte-Beuve


Dans la grande glace, entre les deux opales des lampes, attentive, Nicole examine ses traits que la nouvelle coiffure embellit. Ses cheveux sont maintenant courts et bouclés. Monique et Lucette croiront au premier abord découvrir tout de suite dans ce détail, la surprise annoncée.

Elle étend sur le bronze naturel de ses joues un peu de rose ; elle dessine soigneusement ses lèvres d’un rouge discret, mais qui souligne bien la ligne onduleuse et fait paraître parfaites et plus blanches ses dents égales…

— Décidément, je suis jolie ce soir.

Elle se regarde avec plaisir dans cette robe de satin et de tulle noirs, d’où sortent bien modelés, le cou et les bras frais.

— Je suis presque belle, ma foi.

Elle songe : c’est depuis qu’elle a connu Alain qu’elle choisit ses toilettes avec soin, que, sans