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Page:LeNormand - La plus belle chose du monde, 1937.djvu/73

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CHOSE DU MONDE
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encore, je tombe parfois sur des histoires qui m’enlèvent le goût de vivre…

Nicole et Lucette lui disaient invariablement dans ce cas :

— Ceux-là, Monique, il ne faudrait pas les lire.

Claire demandait :

— Lesquels ?

Et elle les lisait, elle aussi.

Ces livres qui représentent les amours coupables et couvrent leur mystère de tant de jouissance et de poésie, de tant de suavité suivie d’une souffrance si noble, Monique les parcourait avec des impressions de curiosité mêlée de frayeur. Et en définitive, de la science qu’elle y puisait, elle concluait :

— Vous savez, mes amies, la vie est plutôt bête ; nous ferions mieux de nous y préparer.

Mais Lucette ne voulait pas l’admettre.