Page:LeNormand - Le nom dans le bronze, 1933.djvu/110

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
108
LE NOM DANS LE BRONZE

dinaire, par exemple, à se trouver au sommet de la rue Sainte-Ursule, dévalant comme un canal des hauteurs du cap vers la basse-ville, encadrant, à son extrémité, un paysage pareil à une toile de théâtre ; une vallée verte, semée de minuscules maisons ombragées par la ligne opaque des montagnes adossées au ciel.

Louise oublie d’admirer ; en revanche, elle ne s’aperçoit jamais d’une descente ou d’une montée. Elle a, pour poser son pied fin sur les pavés raboteux, une aisance que Marguerite lui envie, elle qui crie grâce sans cesse, pour son souffle aussi bien que pour ses talons…

— Si j’habitais ici, je n’en porterais jamais d’aussi hauts. Comment faites-vous ? En hiver, ce doit être terrible…

— Vous reviendrez, pour voir ! Je veux que vous reveniez si nous n’allons pas en Europe. Et si nous y allons, venez avec nous ?

— Papa m’a déjà promis le voyage, mais en ce moment, je me demande s’il pourrait me l’offrir…

— Demandez-le lui ? Je n’aime pas partir seule avec maman. Elle n’est plus jeune. Il y aura beaucoup