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LE NOM DANS LE BRONZE

moitié de ce que l’on souhaite. Mais la vie est aimable quand même ; elle est bonne. Vous, Marguerite, vous l’aimerez sans doute toujours. Votre figure le révèle ; la vie n’aura jamais la cruauté de vous malmener…

Est-ce parce que Philippe, conquis, parle ainsi ? Marguerite revoit devant elle l’avenir illuminé. La vie ne déborde-t-elle pas d’imprévu, de joies, de possibilités, de promesses ? Elle est heureuse de l’interprétation de son caractère, de l’affection qu’elle lit dans le regard de Philippe posé sur elle. Et puis, tant de choses sont là, imprécises, à désirer, à obtenir. Ce n’est pas inutilement que, petite fille, elle a nourri son imagination de contes de fées, que son âme s’est enflammée à les entendre, à les compléter. À certains moments, l’approche de l’avenir fait soudain bondir le cœur de Marguerite. Un peu plus, alors, et elle étendrait ses deux bras en criant de joie pour acclamer… mais quoi ? Elle ne le sait pas au juste, mais ce qui surviendra demain, ce qu’elle désire.

En ce moment une ardeur semblable la transporte. Philippe l’observe avec une espèce d’attendrissement. Un courant de sympathie plus vive s’établit entre