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Page:LeNormand - Le nom dans le bronze, 1933.djvu/129

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LE NOM DANS LE BRONZE

souffre des choses tristes ou mauvaises. Pour lui, un scandale n’est jamais une chose amusante, tandis que tant d’autres badinent sans scrupule des choses les plus sacrées. Enfin, autour d’elle, parmi ceux qu’elle a connus, il est le plus digne de son sentiment. Les influences hostiles du vieux Québec perdent leur violence. La route devant elle redevient ensoleillée, rassurante, comme ces paysages doux à la fenêtre du wagon.

Le train s’arrête à de petites gares. Elle sort de ses réflexions, regarde les gens sur le quai, curieusement, et elle les plaint de vivre dans d’aussi petits hameaux ; ou bien, un incident comique la déride. Mais, le train reparti, elle s’abandonne de nouveau à ses songes. Le sifflet de la locomotive lance son long cri déchirant ; Marguerite se rappelle sa nostalgie, sa soif de voyage et d’aventure, quand chez elle, la nuit, elle l’entendait ainsi. Mais sa pensée retourne vite au même point. Son aventure est achevée. Au bout de la route Steven l’attend. Elle lui a écrit pour lui annoncer son arrivée. Il sera là, à Berthier. Elle évo-