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LE NOM DANS LE BRONZE

année du bazar, c’est donc tout ce qui lui reste à faire ? Dans son imagination ses jours défilent de nouveau tous pareils, monotones, mesquins comme des jours de pluie.

Jean lui répète :

— Le voyage te fera du bien.

Le voyage !… L’auto va si vite ; il lui semble tout à coup qu’elle rêve. Quand donc a-t-elle parlé du voyage comme d’un bonheur ? Avec Steven, un soir ; ils regardaient partir le bateau ; elle avait au fond d’elle-même pensé au temps où, avec lui, elle s’embarquerait… Eh bien, elle s’embarquera, mais toute seule, sur un plus grand vaisseau, sur un véritable vaisseau fantôme, et elle ne sera plus elle-même qu’un petit fantôme, tant tout sera triste et désespéré.


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