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Page:LeNormand - Le nom dans le bronze, 1933.djvu/21

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Deux ans plus tôt, un jour qu’il pleuvait, Marguerite Couillard revenait du bureau de poste, et malgré le mauvais temps, marchait à petits pas, lisant une lettre sous l’auréole de son parapluie rouge. Un imperméable du même ton, serré jusqu’au cou, un petit chapeau rond bien enfoncé sur la tête, la figure dépoudrée, mais lisse et rose, comme une fleur après l’averse, elle faisait un contraste heureux avec le jour tout gris. Du seuil d’un magasin où il grillait une cigarette, Steven Bayle, amusé, l’observait. Auparavant, il l’avait bien saluée quelquefois, mais sans lui parler. Il l’aborda :

— Si vous le permettez, je vais tenir votre parapluie, vous serez plus à l’aise pour lire…

Elle sursauta, surprise ; le reconnaissant, elle eut un regard interrogateur, comme pour lui demander la raison de son geste insolite. Mais il marchait déjà