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Page:LeNormand - Le nom dans le bronze, 1933.djvu/23

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LE NOM DANS LE BRONZE

Elle appuyait sur chaque mot, lentement. Ses yeux brillaient. Pour atteindre l’aventure, il faut courir au-devant. Pour bien goûter la vie, il faut tout aimer, le froid, les orages, le vent, les tempêtes. Marguerite ouvrit la bouche pour dire ces choses, puis, se voyant arrivée, elle changea d’idée, lança gaiement un bonjour et se sauva sous son parapluie rouge. La porte du jardin refermée claqua. Il la vit mettre le pied dans une flaque, grimper le perron, entrer sans se détourner. Le jeune homme fut interloqué. On le traitait rarement avec une pareille indifférence. Les jeunes filles lui témoignaient d’ordinaire beaucoup plus de considération.

Alors il eut le désir de revoir Marguerite, et tout le reste de la journée, le visage rose, si jeune sous le grand parapluie rouge, occupa sa pensée.

Le soir, comme le temps s’était éclairci, il se rendit à l’arrivée du bateau avec l’espoir précis de la rencontrer. Il ne devait pas être déçu. Peut-être avait-elle eu le même désir ? Mais il n’en sut rien, elle ne le regarda même pas.

Le lendemain, et tous les jours ensuite, intention-