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Page:LeNormand - Le nom dans le bronze, 1933.djvu/59

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LE NOM DANS LE BRONZE

— On s’attache sans le vouloir, quelquefois. Ce serait un grand malheur. Il est anglais et protestant. Tu ne dois pas l’oublier, et c’est assez pour que tu sois prudente.

Marguerite l’avait interrompue pour cacher son trouble.

— Tu te fais des idées, ma pauvre maman, je t’en prie. J’aime à patiner, c’est tout. Il n’a jamais été question d’amour entre nous…

Elle n’avait pas ajouté : « Et il n’en sera jamais question ».

Elle avait fui, sa pudeur effarouchée redoutant l’intrusion, dans ses affaires, d’une autre, fût-elle sa mère. Une légère crainte, déjà, l’empêchait sans doute de s’examiner minutieusement.

Madame Couillard n’avait plus soufflé mot, mais elle avait redoublé ses prières et supplié Dieu de l’éclairer sur la conduite à tenir. Marguerite, moins absorbée, moins égoïste, plus perspicace, aurait pu remarquer les privations que sa mère s’imposait ; des pénitences de toutes sortes s’accumulaient ainsi pour que le mariage de Marguerite fût ce qu’il devait être. Ma-