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LE NOM DANS LE BRONZE

sifflets d’usine. Des chantiers de l’État, sur la rive opposée du Richelieu, les ouvriers sortaient en troupeau pressé. Deux à deux, ils sautaient dans les chaloupes amarrées les unes à côté des autres au bord de la rivière, et donnant, sans prendre la peine de s’asseoir, de vigoureux coups de rames, traversaient, se lançant des défis, rivalisant de vitesse. En moins d’un instant, leur flottille couvrit le Richelieu. Philippe et Louise s’amusèrent de ce spectacle que tous les jours ils auraient pu revoir. Les ouvriers se paient vite une chaloupe, avec l’argent qu’ils donneraient au bac, qui fait la navette entre Sorel et les chantiers maritimes. Et le soir, leurs familles utilisent l’embarcation et vont se promener en chantant, sur le grand ou le petit fleuve, ou pêcher la perchaude et le brochet.

Les Dupré, finalement, restent à Sorel jusqu’au lendemain. Pour occuper l’après-midi, M. Couillard propose une promenade en yacht.

En descendant vers le bassin, les jeunes gens discutent comme s’ils s’étaient toujours connus. La