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LE NOM DANS LE BRONZE

de dix-huit petits bâtiments menaça Québec, alla de Sillery à la Pointe de l’île d’Orléans, débarquant des troupes ici et là, ravageant les villages sans défense. Deux mois durant, parce qu’elle manquait de munitions, la ville fut une victime sans résistance. Et le fleuve était couvert de bateaux ennemis, et les nôtres regardaient, désespérés, si un drapeau français, de loin, n’annoncerait pas enfin des secours venus de la Mère-Patrie.

Les maisons bombardées brûlaient ; la basilique brûlait et, tout près du rivage, la petite église de Notre-Dame des Victoires flambait elle aussi. Comment se représenter la détresse de tous ?

Puis, ce fut la bataille des plaines d’Abraham, la mort de Montcalm et Québec aux mains des Anglais. Un an plus tard, le chevalier de Lévis revint bien et, encouragé par une première victoire à Sainte-Foy, conçut le bel espoir de reprendre la ville, si les secours toujours attendus se montraient enfin. Mais hélas ! à deux reprises, les vaisseaux de guerre qui parurent au bout de l’île d’Orléans portaient à leur mât le drapeau anglais. Devant de telles forces le pays dut capituler.