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Pour la traduction du Coran, il est particulièrement malaisé d’allier l’élégance à l’exactitude. Telle version, remarquable par sa forme littéraire, n’est, comparée au texte original, qu’une « belle infidèle ».

Ce qui rend très difficile la traduction du Coran, c’est, sans parler de la haute poésie orientale qui l’inspire, le décousu fréquent du texte, l’absence de transitions, l’ordre souvent défectueux des versets ; ce sont les membres de phrases de toute évidence sous-entendus, les ellipses, les anacoluthes, etc.

Les commentaires musulmans du Coran sont de peu d’utilité en général, pour traduire le Livre sacré ; ils ont tous, en effet, un caractère exclusivement théologique ou édifiant. Autant ils sont précieux pour l’étude de la doctrine musulmane, autant ils sont d’un médiocre intérêt pour aider à faire passer le texte arabe en français ou en toute autre langue de l’Europe[1].

L’introduction, que nous avons rédigée et placée avant le choix que nous avons fait des Sourates, est une simple étude de vulgarisation scientifique.

  1. Dans le Coran, Dieu est souvent censé parler ; dans ce cas, nous emploierons les majuscules pour le pronom personnel (Nous, etc.).