Aller au contenu

Page:Le Coran - Traduction et choix de sourates par Edouard Montet, 1925.pdf/86

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Et, le matin, il fut (du nombre) des repentants.

35. C’est pour cette cause que Nous avons prescrit aux Enfants d’Israël que celui qui tue quelqu’un[1], à moins que ce ne soit pour un autre meurtre[2], ou pour violence dans le pays[3], est comme s’il avait tué tous les hommes ; (mais) celui qui en sauve un, est comme s’il avait sauvé tous les hommes[4].

  1. Litt. : qui tue une âme.
  2. Litt. : pour une autre âme.
  3. Pour des actes de violence (brigandage, etc.) commis dans le pays.
  4. Litt. : les hommes dans (leur) ensemble. Voici le sens de ce passage remarquable : le meurtrier d’un seul homme est coupable envers le genre humain tout entier, et le sauveur d’un seul homme a, par son acte, sauvé l’humanité tout entière. C’est l’idée de la solidarité humaine qui est ici exprimée. Il va sans dire que la solidarité humaine ici ne sort pas du milieu sémitique, ce qui est déjà très remarquable pour l’époque où l’Islam s’est formé. — Y a-t-il une loi ou un texte dans l’Ancien Testament qui réponde à cette notion ? Non, mais le récit biblique du meurtre d’Abel par Caïn comporte bien l’idée de la répercussion du premier crime dans tous les descendants d’Adam, c’est-à-dire la solidarité du genre humain dans le crime. — Il en est tout autrement dans le Nouveau Testament. Voy. l’Épître de S. Paul aux Romains 5, v. 18 : « Ainsi donc, comme par la faute d’un seul (Adam) la condamnation est venue sur tous les hommes, ainsi par la justice d’un seul (Jésus), vient à tous les hommes la justification qui donne la vie. De même, en effet, que par la désobéissance d’un seul homme, tous ont été constitués pécheurs, de même par l’obéis-