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Page:Le Destin tragique de Guy de Maupassant (extrait La Trahison de la comtesse de Rhune), 1927.djvu/31

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SCÈNE V

LA COMTESSE, SUZANNE D’ÉGLOU


LA COMTESSE

Je puis enfin rire à mon aise !

Ah ! comme j’ai joué leur naïveté niaise !

Comme une femme est forte et vaut mieux qu’un soldat

Comme la ruse est grande à côté du combat !

C’est de moi qu’est venu ce que tu viens d’entendre.

C’est un piège profond que mes mains ont su tendre.

Écoute... je me fie à ta fidélité ;

Le comte est bien vivant : voilà la vérité.

Mais, en le disant mort, je deviens la maîtresse,

Et je garde les clefs de cette forteresse

Pour celui que j’attends et que j’aime, celui

Dont le nom comme un feu dans mon souvenir luit,

L’Anglais Gautier Romas !


SUZANNE D’ÉGLOU

Qu’as-tu fait là, cousine ?

Tu ne redoutes point la colère divine

Qui punit le parjure et l’infidélité ?