Page:Le Destin tragique de Guy de Maupassant (extrait La Trahison de la comtesse de Rhune), 1927.djvu/52

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JACQUES DE VALDEROSE

Je n’ai pas peur.

L’espérance que j’ai capturée est de celles

Qui ne s’envolent point, quoique battant des ailes

Dans mon cœur, et chantant comme un oiseau des bois.


SUZANNE D’ÉGLOU

Hélas ! j’ai trop souvent connu sa douce voix ;

Mais que c’est triste après, après, quand rien ne chante !


JACQUES DE VALDEROSE

Vous voulez m’effrayer ; que vous êtes méchante !


SUZANNE D’ÉGLOU, s’animant.

Méchante, non, monsieur, vous ne le croyez point !

Je voudrais... Êtes-vous donc aveugle à ce point

De ne rien deviner et de ne pas comprendre

Que les piéges d’amour sont faciles à tendre ?

Je n’en puis dire plus... pourtant... je le voudrais.


JACQUES DE VALDEROSE, étonné.

De quoi parlez-vous donc ?


SUZANNE D’ÉGLOU, avec autorité.

Je parle de secrets