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Page:Le Destin tragique de Guy de Maupassant (extrait La Trahison de la comtesse de Rhune), 1927.djvu/95

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LA COMTESSE, avec inquiétude.

Quoi ? Qu’avez-vous ?


LE COMTE, tendrement, mais un peu vite.

Je veux dire qu’à ton côté,

Lorsque je suis parti, mon amour est resté.

Où que j’aille, mon cœur auprès de toi demeure.

Pour ne plus nous aimer il faut qu’un de nous meure.


LA COMTESSE, l’entraînant vers l’estrade où sont les lits.

Viens, la nuit sera longue !


LE COMTE, lentement.

Autant que tous les jours

Où j’ai souffert, bien longue.


LA COMTESSE

Et nos baisers trop courts.


LE COMTE, comme machinalement.

Trop courts.


LA COMTESSE

Vous chancelez comme ferait un homme

Ivre.


LE COMTE