qu’on se plaît à feuilleter ces pages d’une poésie intime et pénétrante, d’un charme incontestable, même dans ses négligences. Malgré certaines subtilités de style, quelques inversions confuses et des obscurités de pensées, ses œuvres peuvent très bien se lire à côté des œuvres des maîtres. Assurément, dans ses vers, Sainte-Beuve n’est pas absolument à l’aise comme dans sa prose, mais il nous intéresse toujours, surtout par ces notes familières qui nous rappellent si bien le At home des Anglais, et par bon nombre de sonnets très heureux, imitation ou ressouvenir de Lamb, de Bowles, de Cowper ou de Wordsworth, reposantes visions d’intérieur ou scènes tranquilles du foyer britannique.
ime qui donnes leurs sons
Aux chansons ;
Rime, l’unique harmonie
Du vers, qui, sans tes accents
Frémissants,
Serait muet au génie ;
Rime, écho qui prends la voix
Du hautbois
Ou l’éclat de la trompette,
Dernier adieu d’un ami
Qu’à demi
L’autre ami de loin répète ;
Rime, tranchant aviron,
Éperon,
Qui fends la vague écumante ;