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VICTOR DE LAPRADE.

 
Plus haut ! toujours plus haut, vers ces hauteurs sereines
Où nos désirs n’ont pas de flux et de reflux,
Où les bruits de la terre, où le chant des sirènes,
Où les doutes railleurs ne nous parviennent plus !

Plus haut dans le mépris des faux biens qu’on adore,
Plus haut dans ces combats dont le ciel est l’enjeu,
Plus haut dans vos amours. Montez, montez encore
Sur cette échelle d’or qui va se perdre en Dieu.


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LE DROIT D’AÎNESSE




Te voilà fort et grand garçon,
Tu vas entrer dans la jeunesse ;
Reçois ma dernière leçon :
Apprends quel est ton droit d’aînesse.

Pour le connaître en sa rigueur
Tu n’as pas besoin d’un gros livre ;
Ce droit est écrit dans ton cœur…
Ton cœur ! c’est la loi qu’il faut suivre.

Afin de le comprendre mieux,
Tu vas y lire avec ton père,
Devant ces portraits des aïeux
Qui nous aideront, je l’espère.

Ainsi que mon père l’a fait,
Un brave aîné de notre race
Se montre fier et satisfait
En prenant la plus dure place.