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Page:Longfellow - Évangéline (traduction Léon Pamphile LeMay), 1870.djvu/105

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ÉVANGÉLINE

La rive qu’elle effleure est basse et parfumée ;
La végétation est brillante, animée ;
Les oiseaux font entendre un magique concert ;
La fleur élève au ciel son calice entr’ouvert.
De distance en distance, au bord du gai rivage,
Au milieu d’un jardin ou d’un ombreux bocage,
S’élèvent la maison d’un Planteur enrichi
Et du nègre indolent la case au toit blanchi.
Les exilés touchaient cette terre féconde
Qu’un printemps éternel de son éclat inonde ;
Où toujours des moissons se balancent au vent.
Le grand fleuve, empressé, décrit, vers le levant,
Sous un ciel tout de flamme, une courbe lointaine,
Et ses flots transparents roulent dans une plaine
Parmi les nénuphars, les bosquets d’orangers,
Les citronniers fleuris et les riches vergers.
La rapide nacelle, obéissant aux rames,
S’écarte de sa course en traçant, sur les lames,