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ÉVANGÉLINE

« Et tes illusions, pour moi, ne sont point vaines.
« Puissent-elles marquer le terme de tes peines !
« Lorsque sur notre esprit flotte un pressentiment,
« C’est pour nous avertir de quelqu’événement,
« Comme au-dessus des flots la bouée attachée
« Avertit que, sous elle, une ancre gît cachée.
« Espère, ô mon enfant, et calme ton souci ;
« Ton ami Gabriel n’est pas bien loin d’ici,
« Car, du côté du sud, la Tèche est assez proche
« Avec Saint-Maur juché sur sa côte de roche ;
« Et c’est là que l’épouse, après de longs malheurs,
« Retrouvera l’époux qui séchera ses pleurs ;
« Que le pasteur pourra, sous son humble houlette,
« Réunir, de nouveau, le troupeau qu’il regrette !
« Le pays est charmant, féconds sont les guérets,
« Et les arbres fruitiers parfument les forêts.
« On marche sur les fleurs, et le ciel, sur nos têtes,
« Tend ses voûtes d’azur que supportent les crêtes