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Page:Longfellow - Évangéline (traduction Léon Pamphile LeMay), 1870.djvu/145

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ÉVANGÉLINE

Leur raconte aussitôt que, la veille au matin,
Un jeune homme du sud : œil noir, cheveux châtains,
Front noble et soucieux, regard plein de finesse,
Un jeune homme appelé Gabriel Lajeunesse,
Était parti du bourg avec ses compagnons
Pour courir la prairie et chasser les bisons.


IV


Bien loin à l’occident sont d’immenses campagnes,
Désertes régions où de hautes montagnes
Élèvent vers le ciel leurs sommets recouverts,
Sous le souffle glacé des éternels hivers,
D’une neige éclatante et d’une glace épaisse.
De place en place, un roc se déchire et s’affaisse
Pour ouvrir une gorge, un ravin périlleux
Où passent, en criant sur leurs âpres essieux,