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Page:Longfellow - Évangéline (traduction Léon Pamphile LeMay), 1870.djvu/148

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ÉVANGÉLINE

Le flanc d’un rocher noir, le fond d’une ravine
Où sa griffe déterre une amère racine.
Puis au-dessus de tout, limpide, radieux,
Comme un toit protecteur se déroulent les cieux.


Mais déjà Gabriel le chasseur intrépide
Avait franchi ces lieux dans sa course rapide ;
Et près des monts Ozarks au flanc aride et nu
Avec ses compagnons il était parvenu.
Et depuis bien des jours le vieux pâtre et la vierge
Avaient quitté la ville et la petite auberge
Où l’hôtelier leur dit le départ du trappeur.
Toujours encouragés par un espoir trompeur,
Avec des Indiens au visage de cuivre,
Ils s’étaient mis en route empressés à le suivre.
Parfois ils croyaient voir, à l’horizon lointain,
S’élever vers le ciel, dans l’air pur du matin,