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Page:Longfellow - Évangéline (traduction Léon Pamphile LeMay), 1870.djvu/153

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ÉVANGÉLINE

Comme si la terreur eut frappé son esprit :
Mais un moment après, tressaillante, elle prit
Dans ses deux frêles mains les mains d’Évangéline.
Puis assise à ses pieds dans l’ombre et la bruine,
Elle lui répéta l’histoire de Mowis,
Fiancé de la neige et brillant comme un lis,
Qui s’étant fait chérir d’une vierge encor pure
Une nuit partagea sa couche de verdure.
Et du discret wigwam sortit soudainement
Quand le rayon du jour dora le firmament ;
Qui pâlit, se fana, se fondit comme une ombre,
Aux baisers du soleil qui chassait la nuit sombre.
Son amante abusée, en proie à ses regrets,
Le suivit, en pleurant, jusqu’au bord des forêts,
Tendant vers lui ses bras pour retarder sa fuite.
Sans reposer sa voix elle redit ensuite,
Avec le même accent et si doux et si beau,
Comment, pendant la nuit, la belle Lilinau,