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Page:Longfellow - Évangéline (traduction Léon Pamphile LeMay), 1870.djvu/159

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ÉVANGÉLINE

Et semblait reposer un regard triste et doux
Sur les pieux chrétiens tombés à ses genoux.
À travers les rameaux du chêne solitaire
La prière et le chant s’élevaient de la terre
Et montaient vers les cieux comme un divin encens.
Les voyageurs, touchés de ces pieux accents,
S’avancèrent sans bruit, la tête découverte,
Se mirent à genoux sur la pelouse verte,
Et prièrent longtemps avec dévotion.
Quand le prêtre eut donné la bénédiction
Qui tomba de sa main sur la foule attendrie
Comme le grain de blé tombe sur la prairie
De la robuste main de l’actif moissonneur,
Il s’avança vers eux sollicitant l’honneur
De les avoir longtemps pour hôtes dans sa tente.
Basile, un peu confus, d’une voix hésitante,
L’assura d’un respect profond et filial.
En entendant parler son langage natal