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Page:Longfellow - Évangéline (traduction Léon Pamphile LeMay), 1870.djvu/163

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ÉVANGÉLINE

Un verdoyant duvet répandu sur la terre,
Quand la vierge arriva dans le bourg solitaire,
Balançait maintenant ses longs épis dorés
Que les feuilles ceignaient de leurs tissus serrés.
On épluchait déjà dans l’amour et la joie,
Les épis couronnés d’une aigrette de soie.
Les vierges rougissaient quand leur petite main
Dépouillaient des épis aux graines de carmin.
Les vierges rougissaient et cachaient leur visage,
En riant, en secret, de l’amoureux présage,
Elles riaient encore à chaque épi tortu,
L’appelaient un voleur dans les blés descendu,
Sans pitié le jetaient au loin avec rudesse.
Auprès d’Évangéline étrangère à l’ivresse
Alors nul blond épis n’amena Gabriel.
Le prêtre lui disait : « Lève toujours au ciel
Un cœur plein de foi vive, une humide paupière
Et le ciel, à la fin, entendra ta prière.