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ÉVANGÉLINE

Comme pour apaiser les plaintives Dryades
Dont on a démoli les vertes colonnades.
C’est là qu’Évangéline, après ses longs travaux,
Avait enfin trouvé le calme et le repos ;
Et c’est là qu’était mort Leblanc, le vieux notaire.
De ses cent petits-fils, quand il quitta la terre,
Un seul vint, un moment, s’asseoir à son chevet.
C’est dans cette cité que la vierge trouvait
Le plus de souvenirs de sa terre natale.
Elle aimait des Quakers l’existence frugale,
Et l’usage charmant de tous se tutoyer :
Cela lui rappelait son antique foyer,
Et sa chère Acadie où se traitaient en frères
Les habitants unis dans l’heur et les misères.
Après qu’elle eut fini ses courses ici-bas,
Par un divin instinct, ses pensers et ses pas
Se tournèrent d’accord, vers cette ville altière,
Comme la feuille, au bois, se tourne à la lumière.